Skip to main content
All Posts By

Célia Martinez

Qui sont les coliphages, nouveau paramètre de la Directive Eau Potable ?

Les coliphages sont des virus capables d’infecter les bactéries coliformes comme Escherichia coli, ou plus rarement Shigella spp ou Klebsiella spp. E. coli est la bactérie la plus abondante dans l’intestin humain et animal. De ce fait, les coliphages, virus non pathogènes, sont également les plus abondants dans l’intestin.
Par ailleurs, il a été démontré que les coliphages ne se multiplient que très faiblement dans l’environnement car les conditions leurs sont trop défavorables. Ainsi, les coliphages retrouvés dans l’environnement proviennent principalement de contaminations d’origine fécale et peuvent être utilisés comme indicateurs de la qualité microbiologique de l’eau.

Caractéristiques principales des coliphages

Dans les eaux, on s’intéresse principalement à deux types de coliphages : les coliphages somatiques et les bactériophages ARN F-spécifiques. Ils se distinguent notamment par le récepteur bactérien auquel ils s’attachent pour l’infection.

Coliphage somatique Bactériophage ARN F-spécifique
Mode d’infection Infection par un récepteur de la paroi bactérienne. Infection par le pilus sexuel de la bactérie.
Taille Très variable (≈ 50-120 nm) 21-30 nm
Génome ADN simple ou double brin ARN simple brin
Familles les plus connues Myoviridae, Podoviridae ou encore Microviridae Leviviridae
Modèle le plus utilisé ϕX174 MS2

Le terme « coliphages totaux », que l’on peut retrouver dans certaines réglementations, regroupe les coliphages somatiques et les bactériophages ARN F-spécifiques.

Quel est le meilleur indicateur de contamination fécale/d’efficacité des traitements ?

Les coliphages somatiques sont-ils un meilleur indicateur de contamination fécale que les bactériophages ARN F-spécifiques ? Ceci est sujet à débat. Les études scientifiques semblent montrer que les coliphages somatiques sont généralement plus abondants dans les eaux que les bactériophages ARN F-spécifiques. Cependant, cela semble être l’inverse dans les eaux souterraines ou les eaux recyclées traitées aux UV. Par ailleurs, d’un point de vue purement méthodologique, la détection des coliphages somatiques est plus simple.

Ce qui est sûr, c’est qu’en comparaison avec les indicateurs bactériens, les coliphages sont moins sensibles aux procédés de désinfection et survivent plus longtemps dans l’environnement. Par ailleurs, les virus migrent plus rapidement et plus loin dans les sols que les bactéries. Ainsi, l’eau peut être contaminée par des virus entériques humains même en l’absence d’indicateurs bactériens traditionnels (bactéries coliformes/E. coli). Le rapport de l’ANSES (n° 2018-SA-0027), publié en 2018, souligne que les bactériophages sont de très bons indicateurs d’efficacité du traitement appliqué à l’encontre de virus.

Que demande la réglementation ?

Depuis quelques années, la réglementation introduit le suivi des coliphages pour contrôler la qualité d’eau aussi bien dans certains états des Etats-Unis ou d’Australie qu’en Europe. Ces nouveaux critères microbiologiques concernent l’eau destinée à la consommation humaine ainsi que les eaux usées traitées. Les réglementations existantes recommandent d’analyser soit la quantité de coliphages somatiques, soit de bactériophages ARN F-spécifiques, soit les deux.

En Europe, le dénombrement des coliphages somatiques est introduit dans la nouvelle Directive Européenne 2020/2184 « Eau potable » au niveau de la ressource. Si le résultat est supérieur à 50 PFU dans 100 ml, l’eau en sortie de filière de traitement doit être contrôle pour démontrer l’efficacité de traitement.

De plus, cette nouvelle directive introduit la mise en place des PGSSE. Ces plans de gestion demandent aux exploitants de mettre en place une stratégie générale de prévention des risques. Ainsi, il est pour eux indispensable de mettre en place de nouveaux indicateurs, comme les coliphages somatiques. Cette révision a été publiée le 23 décembre 2020.

On retrouve également le dénombrement des coliphages en Europe dans la réglementation européenne concernant la réutilisation des eaux usées traitées parue en juin 2020. Cette fois-ci, il est recommandé d’analyser les coliphages totaux en entrée et sortie de STEP. Un abattement de 6 LOG est par exemple demandé suivant la qualité d’eau destinée à l’irrigation agricole.

Comment les détecter  ?

Afin de répondre à ces nouvelles exigences réglementaires, les laboratoires doivent mettre en place les méthodes d’analyses adaptées. D’après le rapport de l’ANSES, en 2018 en France, seul un laboratoire était accrédité pour l’analyse des phages, et uniquement pour les bactériophages ARN F-spécifiques.

Les normes EN ISO 10705-1 et 10705-2 décrivent la détection par comptage des plages de lyse sur gélose en double couche pour les bactériophages ARN F-spécifiques et les coliphages somatiques respectivement.

Cependant, elles proposent uniquement de déposer 5 ml d’eau sur 20 géloses afin d’analyser les 100 ml d’échantillon. Cette méthode est longue, fastidieuse, couteuse en matériel et donc non adaptée à une analyse en routine.

Toutefois, la partie -3 de cette même norme conseille plusieurs solutions. D’après les études menées sur le sujet, la concentration sur membrane filtrante semble être la plus simple et la moins couteuse à mettre en place. Elle est particulièrement adaptée pour observer les abattement de 4 à 6 LOG demandés, pour l’analyse des eaux présentant une faible turbidité comme l’EDCH ou dans le cadre de la réutilisation des eaux usées traitées.

C’est pour cela que nous proposons le kit de concentration VIRAPREP® déjà utilisé par plusieurs laboratoires d’analyses.

Projet READYNOV DIAG’Eau

Conception de Dispositifs Autonomes de Gestion microbiologique et chimique de l’Eau

Les méthodes d’analyses microbiologiques actuelles ne permettent pas d’anticiper les risques sanitaires. En effet, les délais d’obtention des résultats empêchent toute réactivité.  Dans ce contexte, GL Biocontrol en partenariat avec l’équipe Chrome de l’Unîmes a obtenu le projet de recherche DIAG’eau. Ce projet, subventionné par la Région Occitanie dans le cadre de l’appel à projets READYNOV, a pour but de développer des outils de terrain pour la détection des risques biologiques, virologiques et chimiques.

CONTEXTE

La Directive Européenne 98/83/EC évolue pour rendre obligatoire les PGSSE (Plans de Gestion de la Sécurité Sanitaire des Eaux). C’est une approche globale visant à garantir en permanence la sécurité sanitaire de l’approvisionnement en eau destinée à la consommation humaine. Elle couvre toutes les étapes, du captage jusqu’au robinet du consommateur.

L’esprit du PGSSE est d’identifier les dangers liés à l’exploitation des systèmes de production et de distribution d’eau afin de prévenir les risques sanitaires avec le développement d’un savoir-faire mettant en avant l’anticipation, la proactivité et l’amélioration continue. Un point important de cette nouvelle approche est la réactivité des équipes face aux problèmes (en savoir plus).

Tous les jours, de nombreuses interventions sont effectuées sur les réseaux d’eau, soit pour de la maintenance soit suite à un incident. La réalité du terrain impose bien souvent la remise en service immédiate des ouvrages sans attendre les analyses réglementaires car le délai de rendu est trop long. Pour la surveillance microbiologique par exemple, les méthodes culturales s’avèrent peu adaptées car le délai d’obtention des résultats est de 18h à 7 jours, sans compter le délai d’acheminement des prélèvements.

« Avec des résultats obtenus 18h à 72h après l’intervention, aucune réactivité n’est possible »

Ce manque de réactivité entraine des risques sanitaires importants et des retours de chantier. Pourtant, ces problèmes auraient pu être évités avec une action corrective immédiate. Ainsi, il apparait nécessaire de disposer d’outils de terrain donnant des résultats rapides concourant à l’évaluation et à la maîtrise des risques.

Les délégataires de services (SUEZ, Veolia, Saur…) comme les Régies des eaux l’ont bien perçu et cherchent des méthodes rapides pour détecter les contaminations biologiques et chimiques.

LE PROJET DIAG’eau

L’objectif du projet DIAG’eau est de développer ces outils de terrain manquants. Ils permettront la détection immédiate des risques bactériologique, virologique et chimique. Avec ces outils de première alerte, les Personnes Responsables de la Production et de la Distribution d’Eau pourront entre autres :

  • Vérifier les pratiques et les réalités d’intervention des personnels d’opération
  • Apprécier l’efficacité des bonnes pratiques métiers : purge, lavage de réservoirs, pose de canalisations neuves, travaux…
  • Améliorer la réactivité des personnels d’interventions en cas de crise,
  • Lever le doute sur une pollution potentielle, une intrusion réservoir…
  • Lever une non-conformité réglementaire,
  • Enrichir le panel d’outils et conforter les organisations.

Collaboration avec l’UNîmes

2011

Début de la collaboration avec un projet commun sur les virus

2014-2016

Projet RAPID SACAD’eau (soutien DGA) :
- Dépôt de 2 brevets communs
- Création du produit DNA Pure-Flash

2016-2019

Signature d'un contrat cadre :
- Développement de membranes pour la concentration des virus (PIA3)
- Projet DUOTOX Bioluminescence (soutien ANSES 2019)

2020-2023

Projet DIAG’eau (Soutien Région via un dispositif READYNOV)

Intégrer le risque microbiologique dans les PGSSE

La qualité de l’eau destinée à la consommation humaine (EDCH) est appréhendée au travers d’un ensemble de dispositions réglementaires régie par la Directive européenne « eau potable » 98/83/CE. 
Le projet de révision de cette directive prévoit une évolution vers des PGSSE (Plans de Gestion de la Sécurité Sanitaire des Eaux) obligatoires. Dès 2004, l’OMS a défini le cadre conceptuel des PGSSE. Il s’agit d’une approche globale visant à garantir en permanence la sécurité sanitaire de l’approvisionnement en eau potable.
Pour y parvenir, une stratégie générale de prévention et d’anticipation passant par une évaluation et une gestion préventive des risques doit être mise en place. C’est un changement de culture, avec le développement d’un savoir-faire mettant en avant l’anticipation, la proactivité et l’amélioration continue.

« Une approche anticipative plutôt que curative »

En résumé, le PGSSE doit permettre :

    • D’identifier les dangers et d’évaluer les risques sanitaires des installations de production et distribution d’eau potable ;
    • De déployer des moyens de terrain pour maîtriser ces risques ;
    • D’assurer l’efficacité des mesures en place et de contribuer à la préservation de la santé du consommateur.

Toutes les étapes de la production doivent être vérifiées depuis la ressource en eau, le captage, le traitement et la distribution jusqu’au robinet du consommateur.

Principales étapes d’un PGSSE

L’analyse des risques doit faire apparaître les défauts et dangers. C’est ensuite à l’exploitant de prioriser les actions en utilisant par exemple l’indice de criticité. Pour en savoir plus sur le sujet, consultez cet article.

Pour assurer le suivi des actions correctives et limiter la réapparition du défaut, il est indispensable de disposer d’outils de terrain. L’indicateur microbiologique doit :

    • être simple d’utilisation pour limiter le temps de mobilisation des hommes, 
    • donner un résultat immédiat, 
    • être peu onéreux
    • être représentatif de la biomasse totale (pathogène et non pathogène) .

En effet, les techniques de traitement utilisent des actions de filtration/oxydation qui éliminent toute la biomasse. Disposer d’un indicateur de flore totale est donc pertinent pour contrôler l’efficacité des traitements. Les méthodes culturales nécessitent un temps d’incubation de 18h à 24h a minima. Et cela sans compter les délais d’acheminement des échantillons au laboratoire, leur traitement et l’interprétation des résultats. De plus, ce délai augmente à 48h – 72h si l’échantillon est sous-traité à un laboratoire externe.

Quel outil utiliser pour valider en temps réel vos actions ?

L’ATPmétrie quantitative présente de nombreux avantages. En effet, elle donne en 2 minutes sur le terrain le niveau de charge microbiologique globale d’une eau. L’opérateur peut alors prescrire une action corrective immédiate s’il observe une dérive. Simple, rapide, utilisable par tous et donnant des résultats facilement intégrables, elle est complémentaire des analyses opérées en laboratoire agréé et des capteurs en place. Les résultats obtenus pourront alors alimenter les modèles existants en données qualifiées et fiables.

L’ATP-métrie donne un résultat en picogramme d’ATP pouvant être converti en équivalent bactéries selon une convention. Pour faciliter l’interprétation, nous proposons des seuils de surveillance et de contrôle. Ces limites ont été établies à partir des retours clients et d’une étude comparative effectuée en partenariat avec le CNR-IRSA et SMAT en 2018. 

 

Seuils établis pour la surveillance de l’eau potable :

Une nouvelle app !

Pour rendre l’ATP-métrie plus conviviale et pertinente, GL Biocontrol développe une nouvelle app. Elle combine les résultats d’analyse des paramètres physico-chimiques et microbiologiques pour donner une interprétation globale sur la qualité d’eau. Cette application servira d’aide à la prise de décision. Ce travail s’effectue dans le cadre de l’appel à projet READYNOV soutenu par la Région Occitanie.

Après désinfection ou en sortie de filière

Réseau de distribution d’eau potable

L’indicateur microbiologique permet de : 

  • Vérifier les pratiques et les réalités d’intervention des personnels d’opération (délégataire, fonctionnaire territorial, prestataire externe) ; 
  • Apprécier l’efficacité des bonnes pratiques métiers : purge, réparation sur branchement ou canalisation, désinfection/sanitation, suivi du fonctionnement du réseau d’eau potable via les capteurs/modèles (hypervision, autres dispositifs…) ;  
  • Améliorer la réactivité des personnels d’interventions, en cas de situations d’urgence (contamination accidentelle bactériologique et/ou chimique, suivi des alarmes critiques, …) ;
  • Lever le doute sur une pollution potentielle, une pollution accidentelle, une intrusion réservoir, un prélèvement sur hydrant…
  • Enrichir le panel d’outils et conforter les organisations.

Grâce à cet outil, les exploitants des réseaux (fermage, collectivités et régies) pourront intervenir sur des problématiques très variées :

  • Mise ou remise en service des ouvrages après une désinfection,
  • Mise en service des canalisations neuves ou après travaux,
  • Gestion de crise lors de la contamination du réseau,
  • Contrôle des eaux de rinçage pendant la désinfection (citerne de camion, eau du réseau…)
  • Suivi de non-conformités,
  • Analyse suite à une réclamation client,
  • Le suivi d’un programme « eau sans Chlore »,
  • L’optimisation des purges d’antenne,
  • L’identification d’anomalies suite à un changement climatique (inondation, orages …), 
  • Etc…

Qu’est-ce qui va changer avec la nouvelle Directive européenne Eau Potable ?

L’arrêté du 11 janvier 2007 dépendant de la directive 98/83/CE définissait jusqu’à aujourd’hui la qualité de l’eau utilisée pour la production d’eau destinée à la consommation humaine. La Commission européenne a proposé une évolution de la directive sur l’eau potable qui a été publiée fin 2020.

La révision apporte des modifications sur la nature des paramètres à contrôler et sur leurs valeurs limites. Cet article traite uniquement des paramètres microbiologiques. La nouvelle directive amène également un changement complet de paradigme avec l’introduction des PGSSE (Plans de Gestion de Sécurité Sanitaire de l’Eau).

Paramètres microbiologiques

Les paramètres donnés représentent les minimas imposés par la nouvelle Directive Européenne. Les Etats Membres sont ensuite libres d’ajouter des paramètres ou des limites de qualité plus stringentes.

Références et limites de qualité de l’arrêté du 11 janvier 2007 et de la nouvelle directive 2020/2184

PARAMÈTRES Seuil limite

Arrêté 11 janvier 2007

Seuil limite

Directive 2020/2184

Remarques
Escherichia coli (E. coli) 0 UFC/100 ml 0 UFC/100 ml Limite de qualité
Entérocoques 0 UFC/100 ml 0 UFC/100 ml Limite de qualité
Bactéries coliformes 0 UFC/100 ml 0 UFC/100 ml Référence de qualité
Bactéries sulfito réductrices y compris les spores 0 UFC/100 ml X Référence de qualité
Clostridium perfringens X 0 UFC/100 ml Uniquement si l’analyse des risques le préconise.
Germes aérobies revivifiables à 22°C Variation dans un rapport de 10 par rapport à la valeur habituelle. Pas de changement significatif. Référence de qualité
Germes aérobies revivifiables à 37°C. Variation dans un rapport de 10 par rapport à la valeur habituelle. X Référence de qualité
Coliphages somatiques X < 50 PFU/100 ml Référence de qualité

Dans la ressource. Si dépassement, contrôle de l’eau en sortie de traitement.

Legionella X < 1000 UFC/L Référence de qualité

Seulement dans les réseaux de distribution intérieurs.

 

Paramètres fondamentaux

E. coli et les entérocoques sont considérés comme des paramètres fondamentaux et doivent obligatoirement être contrôlés a minima aux fréquences définies par l’annexe II.B. La fréquence de contrôle dépend essentiellement du volume de production d’eau potable.

Bactéries coliformes 

Les bactéries coliformes sont présentes naturellement dans les sols, la végétation et l’intestin des mammifères. Généralement non pathogènes, ces bactéries sont des indicateurs de contamination fécale. Il n’y a pas de changement sur ce paramètre.

Bactéries sulfito-réductrices et Clostridium perfringens

La recherche de bactéries sulfito-réductrices au sens large est remplacée par la recherche de Clostridium perfringens. Cette bactérie, naturellement présente dans les fèces, est beaucoup plus résistante qu’E. coli. En effet, dans sa forme sporulée, elle survit plus longtemps que les coliformes et peut résister à l’action des agents biocides. Une présence de Clostridium perfringens montre notamment un dysfonctionnement du système de filtration.

Germes totaux à 22°C et 37°C

La référence de qualité concernant le dénombrement des germes aérobies revivifiables à 37°C a été supprimée de la directive. Seule est maintenue la numération des germes totaux à 22°C à 72h. Un regard plus critique de l’évaluation de ce paramètre est demandé car il s’agira maintenant de regarder s’il n’y a pas de changement anormal de ce paramètre au cours du temps.

Coliphages somatiques

La nouvelle directive introduit le suivi des coliphages somatiques comme marqueur de contamination fécale. Jusqu’à présent, aucun paramètre virologique n’était présent. Un rapport de l’ANSES, publié en 2018, décrit notamment les coliphages somatiques comme un excellent indicateur pour évaluer l’efficacité d’un traitement contre les virus. Les coliphages somatiques sont des bactériophages capables d’infecter certaines souches-hôtes d’Escherichia coli, bactérie la plus présente dans la flore intestinale des mammifères.

Son contrôle représente une avancée sanitaire importante pour une distribution et une consommation d’eau de bonne qualité. En effet, l’eau peut être contaminée par des virus entériques humains alors que les indicateurs bactériens actuels sont négatifs. Par ailleurs, il a été démontré que ces virus sont moins sensibles aux traitements de potabilisation.

La recherche des coliphages somatiques sera obligatoire au niveau de la ressource avec une limite fixée à 50 PFU/100 ml. Si cette valeur seuil est dépassée, un contrôle devra être effectué après la filière de traitement pour évaluer son efficacité.

Legionella spp.

Un nouveau paramètre bactériologique fait son apparition : Legionella spp. Cette espèce de bactérie, pourtant très surveillée dans les réseaux d’eau chaude sanitaire n’était jusqu’à maintenant pas recherchée dans l’eau potable. Afin de mieux gérer le risque lié aux légionelles tout en limitant les coûts pour les exploitants d’eau potable, la Commission Européenne a décidé d’instaurer ce paramètre uniquement pour les réseaux de distribution intérieurs.

 

Le PGSSE (Plan de Gestion de Sécurité Sanitaire de l’Eau)

La Directive européenne 2015/1787 avait déjà introduit le principe des PGSSE sans les rendre obligatoires. La nouvelle Directive européenne 2020/2184 « Eau potable » amène une évolution pour les rendre obligatoires à moyen terme.

Il s’agit d’une approche globale visant à garantir en permanence la sécurité sanitaire de l’approvisionnement en eau potable. Pour y parvenir, une stratégie de prévention et d’anticipation des risques doit être mise en place. C’est un changement de paradigme, avec le développement d’un savoir-faire mettant en avant l’anticipation, la proactivité et l’amélioration continue.

Le PGSSE couvre toutes les étapes de l’approvisionnement en eau, du captage jusqu’au robinet du consommateur. Par ailleurs, toutes les unités de production d’eau potable doivent mettre en place ces analyses des risques.

JOURNÉE TECHNIQUE
MISE EN PLACE D’UN PGSSE
Une journée technique gratuite sur la mise en place d’un PGSSE se tiendra le mardi 29 septembre à Montpellier et le mardi 13 octobre à Amiens.
Sabine Lapouge (SAS COPE), experte dans le domaine sécurité sanitaire de l’eau potable, animera cette journée.

S’INSCRIRE

Les 3 phases de la démarche PGSSE

Basée initialement sur les 11 modules de l’OMS, la démarche de mise en place d’un PGSSE repose avant tout sur la constitution d’une équipe pluridisciplinaire dédiée au PGSSE pour sa mise en œuvre. Cette approche peut également être résumée en trois phases, comme présenté dans le webinaire tenu en mai dernier :

La première phase permet d’appréhender le système et de construire une analyse fonctionnelle de l’installation de production et distribution d’eau potable. Cette étape aboutira à la réalisation d’un plan d’échantillonnage et à un premier schéma directeur d’amélioration.

La deuxième phase correspond à la mise en place de l’analyse des dangers pour l’évaluation des risques. Celle-ci mettra en évidence les défauts qui pourraient avoir un impact défavorable sur la qualité de l’EDCH. La gravité du défaut sera évaluée en fonction des résultats des indicateurs mis en place. Pour prioriser les actions, on pourra par exemple utiliser l’indice de criticité défini ci-dessous :

 IC (indice de criticité) = G (gravité) × F (fréquence) x D (détection)

Enfin, la troisième étape consiste à définir les actions correctives à mettre en place ainsi que les indicateurs de suivi. Ces marqueurs microbiologiques permettront de lever les doutes sur une défaillance du réseau, valider l’efficacité et la pertinence des actions correctives et contrôler les opérations de maintenance.

La nécessité des contrôles de terrain

Dans ce contexte, il est nécessaire de disposer d’outils de terrain donnant des résultats rapides. Au niveau microbiologique, les techniques de traitement utilisées sont basées sur des actions de filtration/oxydation qui éliminent toute la biomasse. Disposer d’un indicateur de flore totale (pathogène et non pathogène) est donc pertinent pour contrôler l’efficacité des traitements dans le temps et dans l’espace. L’ATPmétrie quantitative, avec son résultat obtenu en 2 min, présente de nombreux avantages. En effet, elle permet de contrôler sur le terrain le niveau de la charge microbiologique globale d’une eau et de prescrire une action corrective si une dérive est observée. L’utilisation d’un tel indicateur permet de diminuer l’indice de criticité.

Les délais pour mettre en place ces analyses des risques et définir les nouveaux paramètres à suivre sont détaillés dans le tableau suivant. Si l’analyse des risques met en évidence que certains paramètres ne sont pas nécessaires, ils pourront être écartés. Seul le dénombrement des E. coli et des entérocoques doit obligatoirement être réalisé.

Délai de mise en place de la démarche PGSSE après l’entrée en vigueur de la Directive Européenne 2020/2184 et délai de renouvellement.

Délai de mise en place Renouvellement
Ressource 4 ans et demi Tous les 6 ans
Réseau de distribution  6 ans Tous les 6 ans
Réseau de distribution intérieur 6 ans Tous les 6 ans

Webinaire – Gestion microbiologique de l’EDCH : l’ATP-métrie, un indicateur d’aide à la décision

La révision de la directive européenne 98/83/CE relative à la qualité de l’eau destinée à la consommation humaine (EDCH) prévoie de rendre les PGSSE obligatoires.

Les PGSSE (Plans de Gestion de la Sécurité Sanitaire des Eaux) constituent une démarche d’amélioration continue ayant pour but de garantir en permanence une qualité microbiologique optimale. Il s’agit d’une stratégie globale visant à identifier les dangers liés à l’exploitation des systèmes de production et de distribution d’eau. Le but étant de prévenir les risques sanitaires en mettant en œuvre un plan d’actions adapté. Pour suivre les actions menés, il est indispensable de disposer de marqueurs de terrain donnant des résultats immédiats.

Au travers de ce webinaire, nous vous présentons :

  • L’ATP-métrie, outil d’autocontrôle dans un PGSSE,
  • Le principe de l’ATP-métrie DENDRIDIAG®,
  • Les performances de cet outil analytique,
  • Toutes les applications terrain pour le contrôle de l’EDCH,
  • Réponses à vos questions…

Pour aller plus loin, découvrez notre série d’articles concernant l’analyse microbiologique de l’EDCH :

Plan de surveillance, vers l’avenir de la gestion microbiologique de l’eau potable : l’ATP-métrie en première ligne

| Eau potable, PGSSE | No Comments
Le Plan de Gestion de Sécurité Sanitaire de l'Eau (PGSSE) adopte une approche globale pour assurer en permanence la qualité de l'approvisionnement en eau potable. C’est un changement de paradigme…

Détection d’E. coli, pas si simple de s’y retrouver !

| Contrôle microbiologique, Eau potable | No Comments
Pourquoi recherche-t-on E. coli? Escherichia coli (E. coli) est une bactérie intestinale Gram négative qui réside dans le tube digestif de l’Homme et des animaux à sang chaud. Composée de…

Pourquoi, quand et comment rechercher les coliphages somatiques et les bactériophages ARN F-spécifiques ?

| Contrôle microbiologique, Eau potable | No Comments
Indicateurs viraux, paramètres désormais intégrés dans la réglementation La réglementation européenne a introduit le suivi des coliphages pour contrôler la qualité virologique de l’eau potable et de l’eau issue des…

L’ATP-métrie : un indicateur prédictif des non-conformités bactériologiques des eaux

| ATP-métrie, Contrôle microbiologique, Eau potable | No Comments
Les milieux HPC (Heterotrophic Plate Count) tels que le YEA, PCA ou R2A, couramment utilisés pour dénombrer les bactéries environnementales (ex : germes revivifiables à 22°C ou à 36°C), détectent…

Retours de chantier, non conformités… Comment utiliser l’autocontrôle pour les éviter ?

Après une intervention sur le réseau (nettoyage de réservoirs, mise en service de canalisation, gestion de crise…), il est indispensable de contrôler la qualité microbiologique de l’eau. Les analyses réglementaires reposent sur la méthode culturale et ne donnent un résultat définitif que 3 jours plus tard. Souvent, il est difficile d’attendre ce résultat pour remettre en service le réseau. L’incidence d’une non conformité entraîne alors un retour de chantier, un risque sanitaire pour les usagers, une dégradation de l’image, voire des pénalités financières.

Pour limiter au maximum ces problèmes, il est nécessaire de mettre en place un outil d’autocontrôle. De plus, ce dernier est en passe de devenir obligatoire avec l’arrivée des PGSSE. Les techniques de traitement utilisées pour la gestion du réseau d’eau potable sont basées sur des actions de filtration/oxydation qui éliminent toute la biomasse. Disposer d’un indicateur de flore totale (pathogène et non pathogène) est donc pertinent pour contrôler l’efficacité de ces traitements dans le temps et dans l’espace. 

Cet indicateur doit aussi être simple, rapide, utilisable par tous. Il doit donner des résultats facilement intégrables, complémentaires aux analyses conventionnelles opérées en laboratoire agréé et aux capteurs en place (sur sites et/ou réseaux). Aujourd’hui, des autocontrôles par culture existent et présentent une bonne ergonomie mais nécessitent un temps d’incubation d’au minimum 18h, ce qui empêche toute réactivité. 

L’ATPmétrie quantitative présente de nombreux avantages. En effet, elle donne en 2 minutes sur le terrain le niveau de charge microbiologique globale d’une eau. Ainsi, l’opérateur peut prescrire une action corrective immédiate si une dérive est observée.

Cas d’étude d’une maintenance menant à une non conformité

Comparaison avec et sans autocontrôle - Remise en service après intervention
Avec autocontrôle donnant un résultat immédiat

Après l’intervention, l’opérateur effectue une analyse sur le terrain de la qualité microbiologique de l’eau. L’analyse révèle un niveau de biomasse élevé annonçant une probable non conformité des analyses réglementaires. L’opérateur réagit alors immédiatement et réalise une nouvelle procédure de nettoyage et désinfection. L’installation est ainsi sécurisée et les retours de chantier évités. Le second contrôle par ATP-métrie montre que l’installation est sous contrôle microbiologique, il peut attendre les résultats réglementaires de façon sereine.

Sans autocontrôle

L’opérateur réalise le prélèvement bactériologique mais ne peut remettre en service l’installation sans risque. Il obtient le premier résultat au plus tôt 2 jours après l’intervention. Pendant ce lapse de temps, si l’installation a été remise en service, l’eau consommée est potentiellement dangereuse. Lorsque le résultat est non conforme, il faut organiser un retour chantier suivi d’un nouveau cycle d’analyse repoussant encore d’au moins 48h la remise en service sans risque.

« Le PGSSE impose de déployer des moyens de terrain, dont les indicateurs microbiologiques pour maîtriser les risques. »

Des utilisations très variées

L’outil d’autocontrôle se montre pertinent dans de très nombreux cas, comme par exemple : 

  • Remise en service des ouvrages après une désinfection (réservoirs, usine de production…),
  • Mise en service de canalisations neuves ou après travaux,
  • Gestion de crise lors de la contamination du réseau,
  • Contrôle des eaux de rinçage pendant la désinfection (citerne, eau du réseau…),
  • Plaintes clients sur la qualité de l’eau, 
  • Enquête suite à une non conformité, 
  • Arrêts prolongés de la distribution ou production…

Comment réaliser un prélèvement d’EDCH pour une analyse microbiologique ?

Le prélèvement d’eau constitue la première étape pour assurer une analyse bactériologique réussie et fiable. Il conditionne les résultats et l’interprétation qui en sera donnée. L’échantillon doit être représentatif de l’eau du réseau à un instant donné. Pour cela, il est nécessaire de respecter plusieurs étapes clés.

 

La description des étapes ci-dessous s’appuie sur les recommandations COFRAC.

Attention ! Le flambage ne doit être effectué que si le matériau est compatible. Si la désinfection du point de prélèvement n’est pas possible, il est indispensable d’effectuer une purge d’au moins 1 minute avant de réaliser le prélèvement.

 

Quel flacon utiliser ?

Pour réaliser une analyse bactériologique, il est indispensable d’utiliser un flacon de prélèvement stérile. Dans le cas d’un réseau d’eau chloré ou utilisant des agents oxydants pour la désinfection du réseau, on distingue deux cas :

  •       Vous réalisez l’analyse immédiatement après le prélèvement :

Le prélèvement peut être réalisé dans n’importe quel type de flacon stérile. Dans le kit d’ATP-métrie DENDRIDIAG, nous fournissons des pots de prélèvement stériles.

  •       Vous réalisez l’analyse plus d’une heure après le prélèvement :

Si vous réalisez une campagne de prélèvement et analysez les échantillons qu’ultérieurement, le prélèvement doit se faire dans un flacon stérile contenant du thiosulfate de sodium. Ce contenant ne doit jamais être rincé au préalable. Le thiosulfate de sodium neutralise l’action des biocides oxydants, c’est-à-dire qu’il stoppe leur effet désinfectant. Ainsi l’échantillon d’eau reste représentatif du réseau avec sa charge microbiologique au moment du prélèvement. La conservation et le transport de l’échantillon doit être réfrigéré et ne pas dépasser 18h.

Si vous utilisez une désinfection UV, il est conseillé de laisser le prélèvement se stabiliser 2h avant de l’analyser pour voir l’effet optimal.

Si vous souhaitez comparer l’ATP-métrie à d’autres méthodes d’analyses, le prélèvement doit être réalisé dans le même type de flacon et dans les mêmes conditions. Il sera ensuite divisé entre les différentes analyses. Pour en savoir plus à ce sujet, consultez cet article

Pour une remise en service optimale de vos réseaux d’eau chaude sanitaire

Après une période d’arrêt ou de faible utilisation, de nombreuses actions sont à entreprendre pour remettre en service les bâtiments. 
Une organisation méthodique est indispensable pour mener à bien un redémarrage optimal.
Mais quelles sont les bonnes mesures à adopter ?

La DGS, les ARS ainsi que l’INRS préconisent un ensemble de recommandations pour guider les exploitants de réseaux d’eau et accroître leur vigilance vis-à-vis du risque microbiologique. Les opérations préconisées portent principalement sur la prévention du risque légionellose dans les eaux chaudes sanitaires.

Recommandations de la DGS, à réaliser dans les 15 jours avant l’ouverture :

 

  • Remettre le réseau en eau si celui-ci a été vidangé pendant la période d’arrêt ou procéder à une purge complète s’il est resté en eau.

Notre conseil : un circuit en acier galvanisé peut être vidangé mais ne doit pas être maintenu en l’état sous peine de corrosion prématurée. L’exploitant programmera un remplissage immédiat.

  • Monter la consigne de température de production de l’eau chaude sanitaire à 60-70°C, en l’absence d’usager dans l’établissement.

Notre conseil : la corrosion du zinc augmente avec la température. Les conduites en acier galvanisé ne doivent pas être soumises à des températures supérieures à 60°C.

  • Procéder à l’écoulement de l’eau chaude à tous les points d’usages, y compris ceux les plus éloignés de la production, jusqu’à obtention de la température maximale au point d’usage, si possible 70°C.

Notre conseil : validez l’efficacité de la désinfection sur le terrain avec le kit d’ATP-métrie DENDRIDIAG, mesure en 2 min des bactéries.

  • Détartrer et désinfecter les éléments périphériques de la robinetterie (flexibles, pommeaux de douche, mousseurs…).

Notre conseil : n’oubliez pas les éléments de réseau situés en amont ! Organisez les opérations d’entretien en suivant le fil de l’eau : désinfection des adoucisseurs, nettoyage des filtres et autres éléments avant les points terminaux.

  • Ajuster la consigne de température de production de l’eau chaude sanitaire à sa consigne habituelle (elle est comprise entre 55°C et 60°C) et s’assurer que la température relevée au niveau collecteur de retour est supérieure à 50°C.
  • Vérifier l’efficacité de ces mesures par la réalisation d’une campagne de recherche des légionelles selon la stratégie d’échantillonnage mise en œuvre habituellement au titre de l’arrêté du 1er février 2010.

Notre conseil : valider l’efficacité des opérations avec la quantification de Legionella pneumophila par qPCR en 48h pour gagner en sérénité.

  • Poursuivre, jusqu’à ouverture et occupation des locaux, les écoulements réguliers de l’eau chaude au moins toutes les 48 h à tous les points d’usage pendant 5 minutes (ou jusqu’à stabilisation de la température), si possible de façon simultanée, jusqu’à l’occupation complète des locaux.

Notre conseil : utilisez un outil d’autocontrôle microbiologique pour anticiper les dérives pouvant conduire à un résultat positif en Legionella pneumophila.

Bien que principalement recherchées dans l’eau chaude sanitaire, les légionelles sont présentes dans les eaux froides. Lorsque les conditions sont favorables, la bactérie est capable de s’y multiplier de manière exponentielle. Un arrêt du réseau d’eau froide accroît d’autant plus le risque microbiologique. Par conséquent, il est important de tenir compte de l’introduction des légionelles via le réseau d’eau froide (eau d’appoint ou mitigeage). L’exploitant appliquera ainsi les règles d’entretien, de maintenance et de surveillance aussi sur le réseau EFS.

Conscient de l’étendue des actions à mettre en œuvre, GL BIOCONTROL accompagne les exploitants pour faciliter la réouverture et optimiser le redémarrage des installations d’eau chaude sanitaire.

Pour valider l’efficacité de vos opérations de redémarrage… 

L’ATP-métrie quantitative : une analyse des bactéries en moins de 2 minutes et directement sur le terrain.

  • Identifiez les zones de prolifération des bactéries de votre circuit.
  • Adaptez vos opérations suivant les résultats (maintenance conditionnelle).
  • Suivez et validez en temps réel vos actions (désinfection, nettoyage des filtres, purge…).
  • Programmez l’analyse réglementaire dès que la qualité d’eau est satisfaisante.

…et pour gagner en sérénité avant réouverture

La PCR quantitative : pour une analyse fiable de Legionella pneumophila en moins de 48h.

Quiz Legionella dans les TAR

Quizz le risque lié aux légionelles dans les tours aéroréfrigérantes

TESTEZ VOS CONNAISSANCES :

Le risque lié aux légionelles dans les tours aéroréfrigérantes

Vous pensez être incollable sur le risque lié aux légionelles dans les installations de refroidissement et son impact sur l’exploitation des tours de refroidissement ? Prenez quelques minutes pour tester en 10 questions vos connaissances sur ce sujet et parfaire votre maîtrise du risque « Legionella ». Et ce, de façon ludique !

1. Legionella pneumophila est :

2. La légionellose peut se contracter en :

3. Le nombre de cas de légionelloses déclarés en France en 2018 est d’environ :

4. Les bactéries Legionella se retrouvent dans :

5. Les textes réglementaires demandent aux exploitants la mise en place de traitements visant à limiter :

6. Suite à un résultat d’analyse réglementaire présentant une détection de Legionella pneumophila dans l’eau du circuit de refroidissement, je dois déclencher une action corrective à partir de quel seuil ?

7. Un nettoyage curatif réalisé à partir d’un produit biodispersant doit être immédiatement suivi :

8. La méthode par culture selon la norme NF T90-431 dénombre  :

9. Que doit contenir un plan de surveillance ?

10. Un indicateur de suivi microbiologique est obligatoire. Mais à quoi correspond-t-il ?

Comment réaliser une comparaison ATP-métrie / culture pertinente ?

L’ATP-métrie et la culture de bactérie sur milieu gélosé sont deux techniques totalement distinctes et donc difficiles à comparer. Alors que la culture mesure seulement les bactéries cultivables, c’est-à-dire celles capables de se multiplier sur un milieu donné, l’ATP-métrie mesure la quantité d’ATP présente dans un échantillon. Cette molécule est produite et présente chez toutes les bactéries vivantes.  Ainsi, l’ATP-métrie mesure l’ensemble des bactéries, qu’elles soient cultivables ou non-cultivables. 

Toutefois, lorsque l’on doit valider une nouvelle technique, il est normal de vouloir la comparer à la méthode utilisée classiquement. Pour éviter d’introduire des biais dans l’analyse des résultats, nous vous donnons quelques conseils à respecter.

Des conseils généraux, non limités à ces deux techniques

 

  • Être conscient de ce que chaque technologie mesure : l’ATP-métrie mesure l’ATP, et donc indirectement les bactéries totales, alors que la culture mesure uniquement les bactéries cultivables.
    .
  • Chaque technologie a ses limites. Pour remonter à la quantité de bactéries dans l’échantillon, l’ATP-métrie utilise une convention définie (1 pg ATP ≈ 1 000 bactéries). La culture quant à elle ne voit pas les VBNC (bactéries viables mais non cultivables). D’après la bibliographie, seules 0,01 à 1% des bactéries cultivent sur les HPC. De plus, la culture bactérienne est limitée par le choix du milieu de culture, la température et le temps d’incubation.
    .
  • Il est nécessaire de travailler sur de larges gammes de concentration, c’est-à-dire sur plusieurs LOG.
    .
  • Les mesures doivent être réalisées au minimum 3 fois pour avoir une valeur significative pour chaque méthode.
    .
  • Les échantillons doivent être traités de la même façon, quel que soit la méthode d’analyse. Une des erreurs les plus courantes que nous rencontrons est de conserver l’échantillon en bouteille de thiosulfate pour les analyses en culture et en pot rouge sans thiosulfate pour les analyses en ATP. Dans le premier cas, l’action des biocides sera bloquée tandis que dans le second, l’agent biocide continuera d’agir, éliminant la biomasse. La comparaison entre les deux méthodes est alors faussée. Il est donc nécessaire de réaliser les différentes analyses sur le même flacon de prélèvement. De même, si une dilution de l’échantillon est nécessaire, elle doit être réalisée dans de l’eau stérile ou dans du sérum physiologique pour les deux méthodes. Pour en savoir plus sur le prélèvement, consultez cet article.
    .
  • Dernier point et pas des moindres, il est nécessaire d’avoir un regard critique sur les résultats. Il faut être capable d’identifier un résultat semblant aberrant pour pouvoir l’écarter ou le confirmer.

Des conseils spécifiques à la comparaison ATP-métrie / Culture HPC

En plus de tous ces conseils, qui ne sont pas limités à la comparaison ATP-métrie / culture, quelques points sont inhérents à ces deux technologies :

  • Les milieux de culture liquides faussent les résultats ATP. En effet, on y retrouve une très grande quantité d’ATP libre et d’inhibiteurs notamment. Pour éviter ces biais, diluez les échantillons dans de l’eau ou rincer la membrane de filtration.
    .
  • Les pré-cultures ne sont pas représentatives de l’échantillon réel. Les bactéries sont préparées pour la culture et une plus grande proportion cultive sur les HPC. Il est important de valider la comparaison sur des échantillons réels à écosystème complexe.
    .
  • Même si l’ATP-métrie a un seuil de sensibilité très bas, elle ne peut pas voir la stérilité.

DES ARTICLES DISPONIBLES EN LIGNE

Plusieurs comparaisons ATP-métrie quantitative / culture ont été publiées ces dernières années :